Vouloir faire un inventaire des puits n’est pas une mince affaire, tant il est vrai qu’il y en a partout. La commune étant quasi-exclusivement rurale jusqu’au milieu du XIXe siècle, il fallait que les bêtes de toutes les fermes aient accès à un point d’eau. Ci dessus, le puits de Saint-Mélair

Puits de Kerdrès

Même les conserveries devront, elles aussi au début du XXème siècle, se mettre à creuser leur propre puits tellement les besoins en eau étaient grands au moins pour les usages courants de nettoyage, l’eau potable devant être acheminée à partir de la fontaine de Feunteun Pomp Loc’h, ceci jusqu’à l’arrivée de l’eau courante à Lesconil autour de 1930. Nous avons donc fait le choix de ne sélectionner que quelques puits, visibles pour les passants autant que possible et surtout représentatifs de la grande variété des formes des margelles.

Puits de Brézéhan, Lesconil

La propriété est soit individuelle ou collective. Le puits, dans beaucoup de cas, appartient à un seul détenteur, dans les fermes isolées naturellement, mais aussi dans certains hameaux. Vouloir se servir en eau dans le puits d’un autre, sans autorisation spécifique, est un sujet de dispute inévitable. Parfois le puits peut relever de 2 fermes et même être placé à cheval entre les 2 propriétés, comme à Guerveur. Il arrive plus souvent que le puits soit commun à tout le hameau, comme à Kerdalaë-Plonivel, ce qui n’exclut pas qu’il puisse en exister d’autres dans ledit hameau : ils sont réservés, dans ce cas, à l’usage exclusif de leurs propriétaires.

Puits de Kerlut, Plobannalec

Le puits est plus ou moins profond. Pour les usagers, c’est un critère important. On s’en rend essentiellement compte à la fin de l’été, quand le niveau de l’eau est au plus bas. Pouvoir proclamer que tel puits n’a jamais été à sec, même en 1921, 1949 ou 1976, années du XXème siècle qui ont marqué les mémoires , est pour leurs utilisateurs comme l’équivalent d’un titre de gloire ! Avoir des puits profonds de 5 à 6 mètres, c’est une situation courante. Certains peuvent cependant dépasser les 10 mètres. Un bon sourcier, quand on fait appel à lui, doit être capable de détecter l’endroit précis où se croisent les veines et estimer au plus près la profondeur du futur puits. Tant que le puits n’est pas creusé dans la roche dure, il faut“maçonner” les côtés, comme on dit dans le langage courant. Cela permet ainsi d’éviter les éboulements et donc garder l’eau aussi limpide que possible.

Puits de la ferme de Kerlan, Plobannalec

Le mode de relevage a évolué avec le temps. Le système le plus simple consiste à remonter le seau à l’aide d’une corde, à la force des bras. Cela ne pose pas de problème tant que le niveau de l’eau est assez proche de celui du sol. Certains anciens avaient installé des puits à balancier, comme dans l’Egypte antique ou, encore de nos jours, dans certains pays en voie de développement. Cela était possible là où le seau ne devait pas descendre trop profondément. Il n’était pas rare d’en voir avant 1914. Après la 1ère guerre mondiale, ce mécanisme a disparu au profit du système de la corde s’enroulant autour d’un cylindre de bois placé au dessus de la margelle. Après 1945, l’électrification des différents quartiers de la commune (achevée seulement en 1979) a permis la mise en place des pompes électriques, évitant ainsi définitivement le recours à tout effort humain.

Puits de Lesnalec

La margelle est l’élément qui attire le plus l’œil. Elle peut consister en une simple construction de 4 pans de mur accolés, mode le plus simple pour éviter la chute au fond du puits.Si le propriétaire en a les moyens, il s’arrangera pour avoir une corniche ouvragée, ronde ou carrée selon la forme de la margelle.Dans une région où le domaine congéable était encore largement répandu jusqu’en 1914, la margelle, qui est une des composantes des édifices et superfices, est naturellement la propriété du domanier.

Puits de Kerespert, Plobannalec

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